L’assurance-vie ne se limite pas à un simple produit d’épargne : elle constitue un pilier stratégique de la gestion de patrimoine. Parmi ses fonctionnalités, l’arbitrage s’impose comme un véritable levier pour optimiser les performances, réduire les risques, et adapter son portefeuille à chaque étape de la vie. Mais comment fonctionne cette mécanique ? Quels en sont les avantages et les subtilités à connaître pour en tirer le meilleur parti ?
Sommaire
Points clés à retenir :
- Arbitrage = ajustement stratégique : il permet de rééquilibrer les fonds de votre contrat d’assurance-vie.
- Trois approches principales : libre, automatique, ou sous mandat, selon vos besoins et votre implication.
- Moments opportuns : ajustez en cas de changements de marché, d’objectifs financiers, ou lors de bilans périodiques.
- Attention aux frais : variables selon les contrats, ils peuvent réduire la rentabilité.
- Fiscalité avantageuse : l’arbitrage est généralement neutre tant que les fonds restent dans le contrat.
Les différents types d’arbitrage en assurance-vie
L’arbitrage en assurance-vie, c’est l’art de rééquilibrer votre portefeuille pour aligner vos investissements sur vos objectifs financiers. En fonction de votre niveau d’implication et de vos besoins, vous pouvez choisir entre plusieurs types d’arbitrages.
L’arbitrage libre
C’est la formule la plus courante et aussi la plus flexible. L’arbitrage libre permet à l’épargnant de décider, à tout moment, de réorienter tout ou partie de ses fonds vers d’autres supports au sein de son contrat. Cette option est idéale pour ceux qui suivent de près l’évolution des marchés financiers.
- Exemple pratique : vous avez investi dans des unités de compte performantes et souhaitez sécuriser vos gains en les transférant vers un fonds en euros. Grâce aux outils digitaux proposés par la plupart des assureurs, l’opération peut être réalisée en quelques clics via un espace client ou une application mobile. Veillez toutefois à considérer les délais d’exécution pour éviter les surprises.
L’arbitrage automatique
L’arbitrage automatique s’adresse aux épargnants qui souhaitent une gestion plus cadrée. Il repose sur des règles prédéfinies pour déclencher des rééquilibrages réguliers ou basés sur des seuils spécifiques.
La sécurisation progressive : vous transférez chaque mois un montant fixe des unités de compte vers le fonds en euros pour limiter les risques
- Exemple pratique : pour préparer votre retraite, vous configurez un transfert de 300 € par mois sur 5 ans. Vous sécurisez ainsi 18 000 € tout en profitant des performances des unités de compte avant leur transfert.
Le stop-loss : si une unité de compte perd trop de valeur, un arbitrage est déclenché pour stopper les pertes et transférer les fonds vers une option moins volatile.
- Exemple pratique : vous investissez dans des unités dynamiques et configurez une règle de stop-loss à -10 %. En cas de baisse, vos fonds seront automatiquement transférés vers un support moins risqué, comme un fonds obligataire.
L’arbitrage sous mandat
Pour ceux qui manquent de temps ou d’expertise, l’arbitrage sous mandat offre une solution clé en main. En effet, un gestionnaire d’actifs désigné par l’assureur s’occupe de vos arbitrages, en respectant une stratégie définie en amont. Cela garantit une gestion optimisée de votre portefeuille en fonction des opportunités du marché.
- Exemple pratique : Les marchés connaissent soudainement une forte volatilité, et certaines actions internationales chutent. Le gestionnaire de votre contrat décide rapidement de désinvestir ces actions et de transférer vos fonds vers des actifs plus stables, comme des obligations.
Vous l’aurez compris, votre portefeuille est ajusté en temps réel par des professionnels, vous évitant des pertes importantes, même en période de crise. Grâce à l’arbitrage sous mandat, vous déléguez entièrement la gestion de vos investissements tout en bénéficiant de l’expertise d’une équipe spécialisée qui agit dans votre intérêt.
Quand et comment faire un arbitrage ?
Un arbitrage bien pensé peut booster les performances de votre assurance-vie. Mais quels sont les moments propices pour agir, et comment procéder efficacement ?
Moments propices pour l’arbitrage
L’arbitrage n’est pas un acte anodin. Pour maximiser ses effets, il convient de l’envisager dans certaines circonstances clés :
- Changements de marché : une variation significative des marchés, qu’elle soit à la hausse ou à la baisse, peut justifier un rééquilibrage pour sécuriser vos gains ou limiter les risques.
- Évolution de vos objectifs : vos priorités financières peuvent évoluer au fil du temps. Adapter votre portefeuille en fonction de vos nouveaux objectifs est essentiel pour maintenir une stratégie alignée avec vos besoins.
- Révisions périodiques : un bilan annuel est recommandé pour analyser la performance de votre portefeuille et corriger les éventuels déséquilibres entre les supports.
Procédure d’arbitrage
L’arbitrage est une démarche simple et rapide, accessible en quelques étapes :
- Définir vos besoins : déterminez le montant à transférer et choisissez les supports d’investissement adaptés à vos objectifs.
- Accéder à votre espace client : connectez-vous à votre compte en ligne via les outils numériques fournis par votre assureur, souvent faciles à utiliser.
- Valider l’opération : soumettez votre demande d’arbitrage. Notez qu’un délai de quelques jours ouvrés est généralement nécessaire pour son exécution.
Pensez à consulter les conditions spécifiques de votre contrat, notamment les frais d’arbitrage applicables, pour éviter toute surprise.
Frais d’arbitrage en assurance-vie
Les frais d’arbitrage freinent parfois les épargnants, mais avec une bonne compréhension il est possible d’en minimiser l’impact.
Frais variables selon les contrats
Chaque assureur applique ses propres conditions :
- Gratuité limitée : certains contrats incluent un nombre d’arbitrages gratuits chaque année.
- Frais proportionnels : souvent calculés en pourcentage du montant transféré, ils varient généralement entre 0,5 % et 1 %.
- Frais forfaitaires : une somme fixe s’applique, quels que soient les montants arbitrés.
Important : les frais de gestion annuels, distincts des frais d’arbitrage, diffèrent aussi selon les supports choisis (fonds en euros ou unités de compte).
Impact des frais sur la performance
Les frais liés aux arbitrages peuvent sembler anodins, mais à long terme, ils réduisent significativement la performance globale de votre contrat d’assurance vie. Chaque arbitrage génère des frais, souvent exprimés en pourcentage du montant transféré. Ainsi, plus les arbitrages sont fréquents et les montants élevés, plus l’impact sur vos rendements sera marqué.
La fiscalité de l’arbitrage en assurance-vie
Bonne nouvelle pour les épargnants : dans la plupart des cas, l’arbitrage n’entraîne pas de conséquences fiscales directes. Toutefois, quelques exeptions existant.
Fiscalité neutre dans la majorité des cas
Tant que les fonds restent dans le cadre du contrat d’assurance-vie, les arbitrages sont fiscalement neutres. Cela signifie que vous pouvez transférer librement entre fonds en euros et unités de compte sans générer d’imposition.
Cas particuliers à connaître
Certaines situations peuvent toutefois déclencher une fiscalité :
- Retraits partiels ou totaux : si vous retirez des fonds après un arbitrage, une fiscalité s’applique sur les plus-values.
- Modification de la structure du contrat : par exemple, un transfert Fourgous, qui convertit un contrat monosupport en multisupport, peut être soumis à des conditions fiscales spécifiques.
Si vous désinvestissez pour réorienter votre épargne, assurez-vous que les fonds restent dans le contrat pour éviter toute taxation immédiate.
Accompagnement gratuit
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Les questions les plus posées
Les fonds en euros, les obligations et certains fonds obligataires à faible volatilité sont souvent privilégiés pour sécuriser les gains obtenus sur des supports plus risqués comme les unités de compte.
En cas de délai ou d’erreur dans l’exécution d’un arbitrage, vous pouvez contacter votre assureur pour demander une correction ou une indemnisation. Les conditions d’exécution sont encadrées par votre contrat.
Oui, les expatriés peuvent effectuer des arbitrages depuis l’étranger, à condition d’avoir accès à leur espace client en ligne. Cependant, certains assureurs peuvent restreindre l’accès à certains supports selon les réglementations locales.