Assurance-vie ou PEA : Quelles sont les différences ?

Lorsqu’il s’agit de faire fructifier son épargne, deux options se distinguent en France : l’assurance-vie et le Plan d’Épargne en Actions (PEA). Ces deux solutions offrent des opportunités d’investissement intéressantes, mais présentent des caractéristiques, des coûts, et des avantages fiscaux qui leur sont propres. La question est donc : lequel de ces produits correspond le mieux à vos objectifs financiers ?

Points clés à retenir :

  • Accessibilité et flexibilité : L’assurance-vie permet des retraits flexibles sans fermeture du contrat, contrairement au PEA qui impose la clôture en cas de retrait avant 5 ans.
  • Options d’investissement : L’assurance-vie offre une plus grande diversité d’actifs, incluant des fonds en euros sécurisés, des unités de compte variées, et même des investissements immobiliers. Le PEA est limité aux actions et aux fonds européens.
  • Coûts et frais : Les frais de gestion sont plus complexes et variés pour l’assurance-vie, tandis que le PEA présente principalement des frais de transaction.
  • Plafonds et limitations : Le PEA a un plafond de versement, contrairement à l’assurance-vie, qui n’en a pas.
  • Fiscalité : Les deux produits bénéficient d’avantages fiscaux après une certaine durée de détention, mais selon des modalités différentes.

Analyse des caractéristiques : Assurance-vie vs PEA

Accessibilité et flexibilité de l’épargne

L’un des premiers critères à considérer lorsqu’on compare l’assurance vie et le PEA est la flexibilité et l’accessibilité de l’épargne.

Assurance vie :

Avec une assurance vie, l’épargnant bénéficie d’une grande souplesse en termes de gestion et de retraits. Vous pouvez effectuer des versements et des rachats partiels à tout moment, sans que cela n’entraîne la clôture du contrat.

C’est un avantage significatif, surtout pour ceux qui souhaitent avoir accès à leurs fonds rapidement ou qui désirent adapter leur stratégie d’investissement en fonction des changements de marché ou de leurs besoins personnels. Les conditions fiscales deviennent particulièrement avantageuses après 8 ans de détention du contrat.

PEA :

Le PEA, en revanche, est moins flexible surtout durant ses premières années. Bien que vous puissiez récupérer votre épargne à tout moment, tout retrait effectué avant la cinquième année entraîne automatiquement la clôture du plan. Ce n’est qu’après cinq ans que le PEA offre une certaine flexibilité comparable à celle de l’assurance vie, avec la possibilité de retirer des fonds sans fermer le compte et de bénéficier d’une exonération d’impôts sur les gains.

Pour ceux qui recherchent une réactivité plus importante sur les marchés financiers, le PEA permet des transactions plus fréquentes avec une disponibilité immédiate des fonds après la vente de titres.

Options d’investissement disponibles

Les possibilités d’investissement constituent un autre point de différenciation majeur entre l’assurance vie et le PEA.

Assurance vie :

L’assurance vie offre une grande diversité de choix d’investissement, permettant aux épargnants de composer un portefeuille varié adapté à leur profil de risque. Les contrats d’assurance vie multisupports permettent d’investir dans deux grands types de supports :

  • Fonds en euros : Ce sont des fonds sécurisés composés principalement d’obligations. Le capital est garanti par l’assureur, ce qui signifie que vous ne risquez pas de perdre de l’argent. En contrepartie, les rendements sont généralement faibles, autour de 1,1 % en moyenne.
  • Unités de compte (UC) : Ces supports sont plus diversifiés et permettent d’investir dans des organismes de placement collectif (OPCVM), des trackers (ETF), et des fonds immobiliers (SCPI, SCI, OPCI). Les unités de compte n’offrent pas de garantie en capital, mais elles offrent un potentiel de rendement plus élevé.

Cette diversité permet aux investisseurs d’accéder à des marchés variés (actions, obligations, immobilier, etc.) et de bénéficier d’une gestion active ou pilotée selon leurs objectifs.

PEA :

Le PEA est un produit d’épargne destiné exclusivement à l’investissement en actions de sociétés européennes. Cela inclut :

  • Actions : Investissements directs dans des actions de sociétés cotées sur les marchés boursiers européens.
  • Fonds communs de placement (OPC) : Investissements collectifs en actions européennes.

Le PEA ne permet pas d’investir dans des fonds en euros sécurisés ni dans des actifs non européens. Cependant, pour les investisseurs français cherchant à se concentrer sur les actions européennes et à bénéficier d’une fiscalité avantageuse sur les gains après 5 ans, le PEA est un choix pertinent.

Coûts et frais associés

Les frais associés à l’assurance vie et au PEA peuvent avoir un impact significatif sur les rendements nets de votre épargne.

Assurance vie :

Les contrats d’assurance vie sont souvent assortis de plusieurs types de frais, qui varient en fonction des contrats et des gestionnaires :

  • Frais d’entrée et de versement : Ils peuvent atteindre jusqu’à 5 % du montant investi.
  • Frais de gestion : Appliqués annuellement, ils se situent généralement entre 0,5 % et 1 % sur les unités de compte. Pour les fonds en euros, les frais de gestion sont déjà intégrés dans le rendement net affiché.
  • Frais d’arbitrage : Prévus lorsque vous souhaitez changer de support d’investissement au sein du contrat. Ils varient selon les contrats.

Ces frais peuvent s’accumuler et diminuer les gains potentiels de votre investissement.

PEA :

Le PEA, quant à lui, est généralement moins onéreux en matière de frais :

  • Frais de transaction : Appliqués à chaque opération d’achat ou de vente de titres. Ils sont souvent proportionnels au montant de la transaction.
  • Frais de gestion : Dans le cas d’un PEA en gestion libre, ces frais sont limités. Ils peuvent être plus élevés si le PEA est en gestion sous mandat.

Il n’y a pas de frais d’entrée ou de sortie sur un PEA, ce qui en fait un produit relativement peu coûteux pour les investisseurs à long terme.

Plafonds et limitations : quelle enveloppe est adaptée ?

Limites de dépôt et plafonds

Les plafonds de versement sont une autre distinction importante entre l’assurance-vie et le PEA.

Assurance-vie :

L’assurance-vie ne présente aucune limite de versement, ni en montant ni en nombre de contrats. Vous pouvez ainsi cumuler plusieurs contrats d’assurance-vie et verser autant que vous le souhaitez. Cette absence de plafond est un avantage pour les gros épargnants qui souhaitent diversifier leurs placements tout en bénéficiant des avantages fiscaux associés à l’assurance-vie.

PEA :

À l’inverse, le PEA est soumis à un plafond de versement de 150 000 euros par personne. Ce montant peut être augmenté à 225 000 euros si vous cumulez un PEA classique et un PEA PME-ETI.

Attention

Le nombre de PEA est limité à un par personne et à deux par foyer fiscal. Cependant, depuis la loi Pacte, les jeunes majeurs rattachés au foyer fiscal de leurs parents peuvent également ouvrir un PEA, avec un plafond de versement réduit à 20 000 euros. Ce plafond restreint la capacité d’investissement pour ceux souhaitant placer des sommes plus importantes dans des actions européennes.

Critères d’âge et conditions d’éligibilité

Les conditions d’âge et d’éligibilité varient également entre l’assurance-vie et le PEA.

Assurance-vie :

Il est possible d’ouvrir un contrat d’assurance-vie pour un enfant dès sa naissance. Cette flexibilité est idéale pour ceux qui souhaitent commencer à épargner tôt pour leurs enfants, tout en bénéficiant des avantages fiscaux à long terme. Il n’y a pas de limite d’âge maximum pour souscrire à une assurance-vie.

PEA :

Pour le PEA, les règles sont plus strictes. Il n’est pas possible de souscrire un PEA pour un mineur. Comme mentionné plus haut, les jeunes adultes de 18 à 25 ans rattachés au foyer fiscal de leurs parents peuvent uniquement ouvrir un PEA jeune avec un plafond réduit à 20 000 euros. Cette limitation est donc un frein pour les jeunes investisseurs qui souhaiteraient se lancer tôt sur les marchés financiers européens.

Fiscalité : comparatif entre assurance-vie et PEA

La fiscalité est souvent un critère décisif pour le choix entre l’assurance-vie et le PEA. Chacun de ces produits bénéficie d’avantages fiscaux spécifiques qui peuvent influencer votre décision d’investissement.

Assurance-vie :

L’assurance-vie bénéficie d’un régime fiscal particulièrement attractif, surtout après 8 ans de détention.

  • Avant 8 ans : Les rachats sont soumis à la flat tax de 30 %, qui comprend un prélèvement forfaitaire unique de 12,8 % et des prélèvements sociaux de 17,2 %. Ce taux s’applique aux intérêts générés par le contrat.
  • Après 8 ans : Vous bénéficiez d’un abattement fiscal annuel de 4 600 euros pour une personne seule et de 9 200 euros pour un couple. Au-delà de cet abattement, les gains sont imposés à 7,5 % pour les versements effectués avant septembre 2017, et à 12,8 % pour les primes versées après cette date, en plus des prélèvements sociaux.
  • Transmission : En cas de décès, le capital transmis via une assurance-vie n’est pas soumis aux droits de succession, dans la limite de 152 500 euros par bénéficiaire. Au-delà, un prélèvement forfaitaire de 20 % est appliqué jusqu’à 700 000 euros, puis de 31,25 % au-delà. Cette fiscalité avantageuse fait de l’assurance-vie un outil intéressant pour préparer sa succession.

PEA :

Le PEA offre également des avantages fiscaux, mais ceux-ci sont plus simples et surtout axés sur la durée de détention.

  • Avant 5 ans : Les gains réalisés sont imposés à 30 %, incluant la flat tax de 12,8 % et les prélèvements sociaux de 17,2 %. La clôture du plan est obligatoire en cas de retrait.
  • Après 5 ans : Les gains sont exonérés d’impôt sur le revenu, mais restent soumis aux prélèvements sociaux de 17,2 %. Vous pouvez effectuer des retraits sans clôturer le plan, ce qui offre plus de flexibilité à partir de ce moment
  • Transmission : En cas de décès, le PEA est fermé, et les titres sont intégrés à la succession, soumis aux droits de succession classiques. Contrairement à l’assurance-vie, il n’y a pas d’avantages fiscaux spécifiques pour la transmission des actifs du PEA.

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Les questions les plus posées

Est-il possible d’ouvrir un PEA ou une assurance-vie en tant qu’expatrié ?

Non, il n’est pas possible d’ouvrir un PEA si vous êtes non-résident fiscal français. À la différence de l’assurance-vie, pour laquelle vous pouvez souscrire un contrat même en étant expatrié, le PEA est strictement réservé aux résidents fiscaux français.

Est-il possible de transférer un contrat d’assurance-vie ou un PEA d’une banque à une autre ?

Oui, il est possible de transférer un PEA d’une banque à une autre sans perdre les avantages fiscaux liés à l’ancienneté du plan. Pour l’assurance-vie, le transfert est plus complexe car il implique la clôture du contrat et la souscription d’un nouveau, ce qui peut entraîner des conséquences fiscales.

Quels sont les impacts d’un changement de situation familiale (mariage, divorce) sur un contrat d’assurance-vie ou un PEA ?

Dans un contrat d’assurance-vie, les changements de situation familiale peuvent avoir des impacts sur les bénéficiaires désignés, nécessitant une mise à jour du contrat. Pour un PEA, le changement de situation familiale n’affecte pas directement le plan, mais il est recommandé de consulter un conseiller pour adapter sa stratégie d’investissement.

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