Comment fonctionne le système de retraite en France ?

Le premier régime de retraite en France date de Louis XIV, quand Colbert créa une caisse pour les marins. Sans remonter si loin, il suffit de savoir que notre système de retraite résulte d’un long processus qui a commencé en 1945 (naissance de la sécurité sociale), et a produit trois régimes différents… d’où la complexité de son fonctionnement.

Nous avons élaboré ce guide pratique et complet, pour vous aider à comprendre comment fonctionne notre système de retraite. Nous explorerons son fonctionnement général ainsi que les régimes spécifiques comme celui des travailleurs expatriés.


Points clés à retenir :

  • Le système de retraite français repose sur deux régimes obligatoires : la retraite de base et la retraite complémentaire
  • Ces deux régimes obligatoires sont complétés par un 3e volet : la retraite supplémentaire, il est facultatif, mais important pour vous constituer un capital-retraite
  • Faire le calcul de votre pension de retraite vous permettra de connaître vos droits et le montant de votre pension
  • L’âge de départ légal à la retraite détermine l’âge auquel vous serez libéré de votre activité professionnelle, et pourrez toucher votre pension (sous certaines conditions)
  • Il existe des régimes de retraite spécifiques, pour répondre à la situation particulière de certaines personnes
  • Il ne faut pas confondre le statut de travailleur détaché ou d’expatrié. Tous deux sont régis par des systèmes différents.

Le régime de retraite de base

Pour comprendre comment fonctionne notre système de retraite, il faut saisir sa logique, et ses principes fondateurs. En France, la pension de retraite est un droit et une obligation pour tous les salariés, elle se fonde sur deux grands principes : la solidarité et la répartition. En clair, ce sont les cotisations des travailleurs d’aujourd’hui qui paient les futures retraites.

Le système de retraite français repose sur la retraite de base, appelée aussi « régime général ». Il s’agit du régime de base obligatoire, le socle de notre système de retraite, géré par la sécurité sociale. Tous les salariés dépendent du régime de base, aussi bien les salariés du privé, que les fonctionnaires, les travailleurs non-salariés (professions libérales, artisans…), et les salariés qui bénéficient de régimes spéciaux (SNCF, EDF…).

Les modes de calcul diffèrent selon que vous appartenez au public ou au privé. Dans le privé, la retraite de base se calcule sur la moyenne des 25 meilleures années de revenu, là où dans le public, la retraite de base se calcule sur la moyenne des 6 derniers mois de salaire.

Comment calculer sa retraite ?

Sans entrer dans des calculs complexes, la règle essentielle à retenir est la suivante : le montant de votre pension est calculé à partir de votre salaire annuel moyen (différent pour le public et le privé), et le nombre de trimestres qui vous seront validés.

Afin de pouvoir bénéficier d’une retraite de base à taux plein, il vous faudra avoir cotisé 166 à 172 trimestres selon votre année de naissance. Si vous n’avez pas assez cotisé la totalité des trimestres requis d’ici vos 64 ans (âge légal actuel du départ à la retraite) votre droit à une retraite complète ne vous sera pas accordé. Dans un tel cas de figure, trois possibilités s’offrent à vous :

  • Vous acceptez une décote sur votre retraite et vous prenez une retraite immédiate. Votre retraite sera pénalisée par une décote et également proratatisé en suivant le calcul suivant : (Retraite Décote) * (nombre de trimestres validés / nombre de trimestres requis)
  • Vous restez en activité professionnelle jusqu’à l’âge de 67 ans afin d’obtenir une retraite sans décote, mais votre retraite sera proratatisé si vous n’atteignez pas le nombre total de trimestre requis.
  • Vous rachetez vos trimestres manquants pour obtenir une retraite complète (attention, cette option n’est pas forcément rentable et un calcul devra être fait afin d’en valider la justesse).

À contrario, si vous avez déjà cumulé le nombre de trimestres requit une fois l’âge légal de départ à la retraite atteint, mais que vous décidez de continuer à travailler, vous bénéficierez de ce que l’on appelle une surcote. Chaque trimestre supplémentaire vous permettra ainsi d’obtenir une majoration du montant de votre pension.

Bon à savoir

Simuler le calcul de votre pension de retraite seul peut être un véritable casse-tête. Nous vous conseillons de réaliser une estimation de votre retraite directement sur le site officiel du service public.

Le régime de retraite complémentaire

Il s’agit du deuxième régime obligatoire du système de retraite français. La retraite complémentaire vient compléter la retraite de base, insuffisante pour garantir aux cotisants des droits à la retraite décents. Elle est gérée par différentes caisses dépendant de votre catégorie socioprofessionnelle (AGIRC-ARRCO, l’IRCANTEC, RAFP etc.. ).

Ce sont les cotisations obligatoires versées à vos caisses de retraite complémentaire qui vous permettent d’obtenir vos points retraite. Ces derniers seront accumulés tout au long de vos années d’activité et la somme totale de vos points déterminera le montant de votre retraite complémentaire. Une fois acquit et, quels que soient les événements qui surviendront au cours de votre carrière, les points obtenus seront conservés. À noter qu’il vous est toujours possible d’acheter vos points manquants. Cette option n’est cependant pas à privilégier dans la majorité des cas.

Nous vous invitons à consulter notre article sur la différence entre retraite de base et retraite complémentaire si vous souhaitez en apprendre plus à ce sujet.

Le régime de retraite supplémentaire

En plus des deux régimes obligatoires du système de retraite, il existe un troisième régime facultatif : le régime supplémentaire. Bien qu’il ne soit pas inclus dans le calcul de vos droits, il est essentiel car il vous permet de constituer un capital pour augmenter votre pension.

La retraite supplémentaire peut se constituer de deux façons : soit par une épargne d’entreprise, soit par une épargne personnelle.

Quels sont les produits d’épargne retraite les plus intéressants ?

  • L’assurance vie est la solution la plus couramment adoptée pour préparer la retraite, et à juste titre : elle permet des placements à votre rythme, sans plafond, avec un capital qui peut être garanti dans le fonds euro et elle bénéficiera d’une fiscalité très avantageuse.
  • Le PER (Plan Épargne Retraite) est un produit d’épargne spécialement conçu pour la retraite. Il offre à peu près les mêmes avantages qu’une assurance vie, à ceci près que les fonds investis dans votre PER sont bloqués jusqu’à la fin de votre carrière professionnelle.
  • Le contrat de capitalisation, bien moins célèbre que l’assurance vie, il offre néanmoins de nombreux avantages. Contrairement à l’assurance vie, le contrat de capitalisation fait partie de la succession du défunt et peut rester ouvert même après le décès de l’épargnant.
  • Le PEA (Plan d’Épargne en Actions) constitue une stratégie d’investissement vous permettant de prendre position sur des actions de sociétés européennes, tout en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse après 5 ans de détention.
  • Les placements immobiliers : ils peuvent représenter un excellent moyen de capitalisation pour la retraite. Qu’il s’agisse de placements locatifs, d’investissements dans une SCPI (Société Civile de Placement Immobilier) ou dans des sociétés foncières, l’immobilier offre une opportunité attrayante pour se constituer un complément de revenu.

Bon à savoir

Grâce aux intérêts composés, le patrimoine s’accumule de plus en plus rapidement, car les gains se réinvestissent et produisent de nouveaux profits.

Quel est l’âge de départ à la retraite ?

Depuis la loi n°2023-270 du 14 avril 2023, l’âge de départ légal à la retraite est fixé à 64 ans, pour ceux qui sont nés après le 1er janvier 1968. Pour ceux qui sont nés entre le 1er septembre 1961 et le 31 décembre 1967, l’âge de départ augmente progressivement de 62 ans à 64 ans, en comptant 3 mois par année de naissance. Sachant que les réformes se succèdent en France pour s’adapter aux mutations économiques et sociales du pays, l’age de départ n’a sûrement pas fini d’évoluer.

À noter que certaines situations particulières ouvrent la possibilité de partir à la retraite avant l’âge légal :

  • Si vous avez travaillé en situation de handicap, ou si vous êtes atteint d’une incapacité permanente vous pouvez bénéficier d’une retraite anticipée.
  • Si vous avez été exposé à l’amiante, vous pourrez bénéficier d’une préretraite amiante.

Expatriation et détachement

Si vous travaillez ou avez travaillé à l’étranger, ils est important de déterminer si vous êtes en situation de détachement ou d’expatriation.

Le travailleur détaché garde son contrat de travail avec l’entreprise d’origine, et dépendra donc du régime français.

En revanche, l’expatrié ayant un contrat de travail local il aura plus d’options pour préparer sa retraite. Ainsi, si vous avez le statut d’expatrié, nous vous invitons à nous contacter afin d’explorer ensemble les options qui s’offrent à vous.

  • En cas de trimestres manqués, les expatriés ont la possibilité de rattraper rétroactivement ces trimestres. Une fois de plus, ce choix est rarement judicieux.
  • Si vous avez travaillé dans plusieurs pays, chaque pays vous donnera droit à une pension. Vous aurez souvent le choix entre percevoir une retraite dans le pays local ou transférer vos droits retraite européens vers votre pension française.
  • Dans le cas où votre pays d’accueil se situe en dehors de l’UE, il est possible que la France ait conclu un accord de reconnaissance bilatérale avec ce pays (la France ayant signé une quarantaine d’accords de ce type à ce jour).

Accompagnement gratuit :

Non-résident, vous souhaitez être conseillé sur votre retraite ? N’hésitez pas à nous contacter afin que nous explorions ensemble, les options qui s’adaptent le mieux à votre situation. Demandez dès aujourd’hui un bilan patrimonial gratuit et sans engagement.

Les dispositifs de solidarité

À côté des régimes de retraite obligatoires, il existe des régimes spécifiques, destinés à répondre à des situations particulières. Une des originalités du système de retraite français, nous l’avons vu, est le principe de solidarité. Cette solidarité n’est pas seulement intergénérationnelle, elle s’entend et s’applique au sens large, à travers des dispositifs spécialement mis en place par l’état, pour prendre en compte de nombreuses situations.

Le minimum vieillesse

Le minimum vieillesse est versé sous la forme de l’ASPA (Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées). C’est un montant minimum versé par les caisses de retraite aux personnes qui vivent en France, et n’ont pas suffisamment cotisé. L’ASPA est soumise à des conditions de ressources. Vous pouvez l’obtenir à partir de 65 ans, si vos ressources ne dépassent pas 1 012,02 € par mois pour une personne seule et 1 571,16 € par mois pour un couple (plafonds du 1er janvier 2024). Il est calculé en faisant la différence entre le montant de vos ressources et le plafond pré-cité.

La pension de réversion

Le système de retraite français prévoit qu’au décès du conjoint, une partie de sa retraite soit reversée à l’époux survivant. Cette pension de réversion est également attribuée aux orphelins, si le défunt travaillait dans la fonction publique. Pour savoir si vous êtes éligibles à une pension de réversion, vous pouvez utiliser le simulateur du service public.

La pension des personnes en situation de handicap

Un dispositif de solidarité spécifique a été aménagé pour les salariés en situation de handicap. Il est destiné aux assurés atteints d’une incapacité permanente d’au moins 50% et leur permet de partir à la retraite dès 55 ans sous certaines conditions. Si l’assuré ne réunit pas les conditions pour bénéficier d’une retraite de base à taux plein, une majoration du montant de la retraite anticipée peut lui être accordée.

Rapprochez-vous de votre Maison Départementale pour les Personnes Handicapées (MDPH) si vous souhaitez de plus amples informations.

La retraite progressive

Ce dispositif vous concerne si vous vous situez en fin de carrière ; vous pourrez continuer à travailler à temps partiel tout en percevant une partie de votre retraite (retraite de base et retraite complémentaire). Pendant cette période, vous continuerez à cotiser et pourrez même choisir de sur-cotiser. Vous pouvez faire la demande d’une retraite progressive, deux ans avant l’âge légal de départ à la retraite.

Accompagnement gratuit :

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Les questions les plus posées

Quels sont les avantages et inconvénients de partir à la retraite à l’âge légal par rapport à un départ anticipé ou différé ?

Partir à l’âge légal permet de toucher immédiatement sa pension de retraite. Un départ anticipé est possible pour ceux ayant commencé à travailler très jeunes ou pour les personnes en situation de handicap, mais peut entraîner une réduction de la pension. Un départ différé permet de bénéficier d’une surcote, augmentant ainsi le montant de la pension.

Peut-on racheter des trimestres pour augmenter sa pension de retraite ?

Il est possible de racheter des trimestres manquants pour compléter sa carrière et augmenter sa pension. Les rachats peuvent se faire pour les années d’études supérieures, les stages en entreprise dans le cadre d’études supérieures ou pour les années incomplètes. Le coût du rachat varie en fonction de l’âge, du nombre de trimestres et du revenu.

Comment fonctionne la retraite pour les personnes ayant eu une carrière interrompue ?

Les périodes d’interruption de carrière, comme les congés parentaux, les périodes de chômage indemnisé, ou les congés pour maladie, peuvent être prises en compte dans le calcul des trimestres cotisés sous certaines conditions. Il est essentiel de vérifier auprès de sa caisse de retraite pour connaître les modalités spécifiques et s’assurer que toutes les périodes aient bien été validées.

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