Votre départ à l’étranger marque une étape importante de votre vie, et si vous êtes titulaire d’un Plan d’Épargne en Actions (PEA), vous vous demandez certainement ce qu’il advient de cet investissement une fois que vous quittez la France. Quels sont les impacts fiscaux et les contraintes réglementaires ? Comprendre ces enjeux est essentiel pour protéger et optimiser votre placement tout en respectant vos nouvelles obligations.
Sommaire
Points clés à retenir :
- Conservation du PEA : vous pouvez maintenir votre PEA actif même après une expatriation, à condition de ne pas transférer votre résidence fiscale vers un ETNC.
- Fiscalité différenciée : la fiscalité appliquée à votre PEA varie selon les règles françaises et celles de votre pays d’accueil. L’objectif étant d’éviter la double imposition.
- Gestion à distance : vous pouvez continuer à gérer votre PEA depuis l’étranger (achat, vente, arbitrages), mais certaines restrictions s’appliquent aux non-résidents, notamment pour les nouveaux versements.
- Dividendes et retraits : les dividendes, retraits partiels et clôtures du PEA obéissent à des régimes fiscaux spécifiques, adaptés à votre statut et à la durée de vie du plan.
Peut-on conserver son PEA en cas d’expatriation ?
Bonne nouvelle pour les détenteurs d’un Plan d’Épargne en Actions (PEA) : quitter la France ne signifie pas devoir clôturer ce placement. Depuis le 20 mars 2012, la réglementation française ne prévoit plus de clôture automatique du PEA pour les expatriés, une avancée permise par une décision du Conseil d’État de 2006. Cela signifie que tant que vous respectez les conditions de fonctionnement du plan, votre PEA peut rester actif, même si votre résidence fiscale change de pays.
Cependant, une exception subsiste : si vous transférez votre résidence fiscale vers un État ou Territoire Non Coopératif (ETNC) – une juridiction réputée pour son manque de transparence fiscale – votre PEA devra obligatoirement être clôturé. Dans ce cas, les règles fiscales dépendent de l’ancienneté de votre PEA :
- Si le plan a moins de 5 ans, les gains seront soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.
- Si le plan a plus de 5 ans, seuls les prélèvements sociaux seront appliqués.
Conséquences fiscales et gestion du PEA depuis l’étranger
S’expatrier modifie non seulement votre résidence fiscale, mais aussi la manière dont votre Plan d’Épargne en Actions (PEA) est traité sur le plan fiscal.
Fiscalité française
En tant que non-résident fiscal français, les revenus issus de votre PEA bénéficient d’une exonération d’impôt sur le revenu, dans les mêmes conditions qu’un résident :
Dividendes et plus-values générés dans le PEA : Ces revenus restent exonérés d’impôt sur le revenu, quelle que soit la durée de votre expatriation.
Titres non cotés : Une retenue à la source peut toutefois s’appliquer sur les dividendes, selon votre pays de résidence :
- 21 % si vous résidez dans un État membre de l’Union européenne, en Norvège ou en Islande.
- 30 % pour les autres pays.
À noter : les prélèvements sociaux (CSG, CRDS) ne s’appliquent pas aux gains réalisés par les non-résidents.
Fiscalité du pays d’accueil
Lorsque vous vous installez à l’étranger, votre pays de résidence peut également imposer les revenus générés par votre PEA, selon sa législation fiscale. Pour éviter une double imposition, il faut vérifier si une convention fiscale bilatérale lie la France à votre nouveau pays de résidence. Ces conventions définissent généralement :
- Les droits d’imposition sur les dividendes et les plus-values.
- Les éventuels crédits d’impôt ou exonérations auxquels vous pourriez prétendre.
Gestion du PEA à distance
Même depuis l’étranger, vous conservez la possibilité de gérer activement votre PEA. Cela inclut :
- La consultation des performances de votre portefeuille.
- Les arbitrages entre titres (achat et vente de valeurs mobilières).
Cependant, en tant que non-résident, certaines restrictions s’appliquent :
- Nouveaux versements interdits : une fois non-résident, vous ne pouvez plus effectuer de dépôts sur votre PEA.
- Restrictions après un retrait ou un rachat : tout retrait ou rachat partiel – en particulier si votre PEA a plus de 8 ans – bloque définitivement la possibilité de réaliser de nouveaux versements.
Il est recommandé de maintenir une communication étroite avec votre établissement bancaire pour vous assurer que votre compte soit conforme aux réglementations en vigueur.
Cas particuliers : dividendes, plus-values, retraits et clôture du PEA
Certaines situations spécifiques liées à vos investissements dans un PEA méritent une attention particulière, car elles peuvent avoir des implications fiscales importantes.
Dividendes de titres cotés et non cotés
Les dividendes générés par les titres détenus dans un PEA sont soumis à des règles différentes selon leur nature :
- Titres cotés : Pour les non-résidents, les dividendes de titres cotés sont généralement exonérés d’impôt sur le revenu en France.
- Titres non cotés : Une retenue à la source est appliquée en France. Si vos dividendes représentent moins de 10 % de la valeur des titres non cotés détenus, vous pouvez toutefois demander un dégrèvement pour alléger cette fiscalité.
Retraits et clôture du PEA
Les modalités fiscales liées aux retraits dépendent de l’ancienneté de votre PEA :
PEA de moins de 5 ans : les gains sont soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.
PEA de plus de 5 ans : seuls les prélèvements sociaux s’appliquent, offrant un avantage fiscal significatif.
En cas de clôture du PEA, les règles fiscales applicables sont celles des non-résidents. Ces règles peuvent varier en fonction des conventions fiscales en vigueur entre la France et votre pays d’accueil, influençant les sommes retirées.
Accompagnement gratuit
Vous souhaitez bénéficier d’un bilan complet de votre situation patrimoniale ? Profitez dès à présent d’un rendez-vous sur-mesure avec l’un de nos conseillers qui saura vous guider dans vos différentes options d’investissements.
Les questions les plus posées
L’ouverture d’un PEA en tant que non-résident fiscal français n’est pas permise. Toutefois, après un retour en France et un changement de statut fiscal, il est possible d’ouvrir un PEA, sous réserve de répondre aux critères d’éligibilité.
Pour les expatriés, des solutions comme l’assurance-vie luxembourgeoise, le compte-titres ordinaire (CTO) ou le contrat de capitalisation sont mieux adaptés. Ils offrent une flexibilité accrue, une optimisation fiscale internationale et une gestion simplifiée en cas de changement de résidence.
Le régime matrimonial choisi dans un pays étranger peut influencer la gestion et la transmission de votre patrimoine en France. Il est essentiel d’harmoniser les cadres juridiques grâce à une stratégie patrimoniale adaptée.